Remedium signe ses Contes noirs du chien de la casse au Quai des bulles de Saint Malo

Remedium signe ses « Contes noirs du chien de la casse » au Quai des bulles de Saint-Malo!

64_page : Tu dédicaces pour la première fois dans un grand festival ! Est-ce ton premier livre publié professionnellement ? Remedium : Non c’est mon troisième. Mon premier était Obsidion en 2011, une BD sur les émeutes de 2005, et j’ai fait un livre pour enfants en 2014, Adama, sur les élèves sans-papiers dans les écoles. Mais c’est le premier avec un tirage plus important (1800 exemplaires), dans une maison d’édition qui a pignon sur rue. Et ça se passe très bien, avec beaucoup de bons retours !

64_page : Peux-tu me dire combien de temps s’est écoulé entre le premier germe de cette BD et ta présence ici à Quai des Bulles ? Remedium : 1 an et demi. Le concept de l’histoire m’est venu il y a deux ans mais je m’y suis mis il y a un an et demi. J’ai trouvé un éditeur assez rapidement. J’ai ciblé aussi des éditeurs qui me correspondaient et qui correspondaient au projet, et du coup ça a interpellé : aucun éditeur n’a refusé sèchement. Tous ont eu soit un refus poli en critiquant très justement soit une acceptation.

64_page : Tu n’as donc pas arrosé toute la profession avec ton projet ? Remedium : Non, ça peut être contre-productif. En plus les éditeurs se connaissent tous, ils se parlent entre eux, ils savent quand les projets tournent.

64_page : Avec Des ronds dans l’O, ça a été le coup de foudre immédiat ? Remedium : C’est une boîte qui laisse beaucoup de liberté à l’auteur, à partir du moment où ils s’engagent sur le projet et où ils s’y reconnaissent. Au final, il n’y a eu quasiment aucune intervention de leur part, simplement des conseils sur certaines tournures de phrase, sur la maquette. C’est une belle collaboration entre un auteur et un éditeur : c’est un bel objet qui bonifie les planches je trouve.

64_page : A 36 ans, peut-on dire que tu es un jeune auteur ? Remedium : Euh…Un collègue qui dédicace à côté : On est jeune tard dans ce métier !

64_page:Est-ce que tu en vis ? Remedium : Non j’en vis pas, je suis professeur des écoles. A mi-temps, pour me donner le temps d’abord de m’occuper de mon fils, puis pour finaliser ce projet.

64_page : As-tu des conseils à donner aux p’tits jeunes qui débutent ? Remedium : Changez de métier ! Barrez-vous!! (rires!) Avant tout de faire ce qu’on a envie de faire, parce que si on essaie de coller à une mode ou à un courant, on n’y arrive pas forcément mieux. Faut parler des choses qu’on connaît, de son expérience, de soi, et après trouver l’éditeur qui peut correspondre même si ça peut paraître difficile, compliqué.

64_page : Ton livre est autobiographique ? Remedium : Non mais ce sont des gens que j’ai connus, des histoires auxquelles j’ai assisté. Dans toute histoire il y a un aspect cathartique, une part de soi qu’on met dedans.

64_page : Quid de ton futur projet ? Remedium : Ce sera complètement différent mais pour l’instant j’en suis aux bases donc je ne peux pas trop en dire. Ce sera un autre style. Alors évidemment il y aura des points communs parce qu’on voit que tous mes textes sont de la même famille !

64_page : Tu ne sors d’aucune école de BD ? Tu es autodidacte ? Remedium : Complètement ! J’ai appris tout seul, je dessine depuis que je suis tout petit. L’essentiel pour moi c’est de se lancer, puis de progresser par soi-même en fonction de ce qu’on a envie de faire, les ressentis qu’on veut faire passer dans ses dessins, plutôt que d’apprendre de la technique pure. Même si la technique est nécessaire pour avancer!

64_page : Ton ressenti sur Quai des Bulles ? Remedium : C’est un super festival ! Avec des gens très sympas, très curieux. C’est une belle expérience !

Marianne PIERRE, le 28 octobre 2017 à Saint-Malo.

Xan Harotin expose au Wolf

Xan HAROTIN expose au WOLF

expo Wolf

Xan Harotin a rejoint, récemment, le groupe des jeunes auteurs de 64_page. Elle n’a pas encore été publiée dans la revue, mais cette expo est une occasion pour découvrir ses dessins animalier, son traits frais et son humour tout en douceur…

64_page publie une interview exclusive de Xan:

autoportrait Xan : »J’aime raconter des histoires sous formes d’illustrations, de petits livres et de bandes dessinées. Depuis quelques année, je suis professeur de dessin dans une académie. »

 

1. Comment es-tu arrivée au dessin? Quel est ton parcours jusqu’ici?

Xan : Je dessine depuis que je suis toute petite. Mais je m’y suis vraiment mise après mes secondaires lorsque j ai commencé des études d’illustration à l Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles. J’ai ensuite fait un master aux Beaux-Arts de Tournai ainsi que l’agrégation. Je donne depuis quelques année des cours de dessin à l’académie de Saint-Josse. J’ai également illustré une histoire qui paraîtra l’année prochaine chez une petite maison d’édition « Les petites bulles ». 

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Le temps d’une tasse de thé

2. Quels sont les auteur(e)s qui t’intéressent, t’inspirent? Comment conçois-tu un dessin? un récit?

Xan :  Parmi les auteurs qui m inspirent, j’aime le travail d Anne Montel, Mélanie Rutten, Renaud Dillies, Bastien Vives, Manu Larcenet, Lewis Trondheim,…

Pour des récits, l’histoire me vient généralement en premier. A partir de là, je commence des dessins, je découpe mon texte, je cherche des attitudes qui me semblent juste…

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Réunion de printemps

3. En dehors du dessin, quels sont les formats artistiques qui t’intéressent?

Xan :  J’apprécie la photo et la sérigraphie, j’ai eu l’occasion d’en faire un peu pendant mes études. Si j’avais plus de temps ça ne me déplairait pas d’approfondir ces médiums.

4. Qu’est-ce qui influencent ton travail de graphiste? Qu’est-ce que cela t’apporte comme originalité? Dans ton regard? Tes techniques? Ton univers graphique?

Xan :  Dans mon univers, on trouve des choses simples, on s’attarde sur les petits instants de la vie. J’ai l’impression que l’on peut ressentir du calme et de la douceur dans certaines de mes images. Mais j’ai également des personnages espiègles. J’aime dessiner des arbres, des plantes, des animaux… On les retrouve dans mes histoires remplies de personnages animaliers. Mes techniques principales sont la plume, l’encre de Chine, l’aquarelle, le rotring.

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Ça roule…

Les Contes Noirs du Chien de la Casse

Album

Les Contes Noirs du Chien de la Casse – Remedium

Remedium

Remedium vient de sortir un super album de sept histoires courtes en noir et blanc. Sept histoires tirées de son vécus dans la cité des Tilleuls à Blanc-Mesnil, où il a vécu et enseigné. Cité dont l’inénarrable maire Les républicains (LR) lui a inspiré le personnage ubuesque de Titi Gnangnan.

Dans Les Contes Noirs, Remedium fait de sa cité son personnage principal, une cité froide, quasi impersonnelle, hantée par ses jeunes qu’il connaît si bien. Quasi reportages instantanés de la vie de ces jeunes dont il reproduit le langage… Les situations sont parfois dramatiques, plus rarement cocasses et souvent tendres. Toute l’émotion et l’affection de l’auteur pour ‘ses’ jeunes qu’il raconte avec réalisme est perceptible. Un excellent album qui nous éloigne des histoires stéréotypées habituelles.

Pour découvrir Remedium : https://twitter.com/RemediumTimoris – https://www.facebook.com/search/top/?q=titi%20gnangnan

Les Contes Noirs du Chien de la Casse – Remedium                                                                                        70 pages, cartonné – éditions Des Ronds dans l’O – 15€

 

 

 

Quentin Lefèvbre

Plus fort que tout !

Le tome 3 de HANDMAN de Quentin Lefèbvre.

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Quentin est un des auteurs publiés par 64_page (numéro #10), son troisième opus de son héros Handman vient de sortir et à fait l’objet d’une présentation publique en Savoie. Ce lien vous permet de découvrir cette sympathique rencontre-dédicaces:

www.youtube.com/watch?v=amr4vKkwMtU&feature=youtu.be

Pour suivre Quentin : www.quentinlefebvre.fr

Handman3 la couverture

Bruxelles 1, 2 & 3 septembre 2017, Fête de BD

Bruxelles 1, 2 & 3 septembre 2017, Fête de BD

Comme chaque année, début septembre, les auteurs de 64_page dédicaçaient sur le stand de 180 éditions. Nos auteurs ont connu un vif, dans l’ordre d’apparition: Patrice Réglat-Vizzavona, Benedetta Frezzotti et Christopher Boyd, pour leur imagination. Pas question, ici, de dédicaces routinières mais de créations toujours recommencées en fonction des destinataires

Kim Warp

La becquée

Kim Warp, The New Yorker – Luc Térios


Septembre, c’est la rentrée étudiante. Il est dans l’ordre des choses que les parents élèvent leur progéniture. Eduquer, c’est entre autres préparer ses petits à se débrouiller seuls. Si, chez les animaux cela se passe généralement bien car les bêtes ne s’encombrent pas trop d’affect – on mange ou on est mangé – par contre certains humains couvent leurs enfants trop longtemps, ou au contraire les chassent trop tôt du nid. Comment construire le chemin permettant au jeune de forger plus sereinement son indépendance, sachant que chaque situation est particulière, question de circonstances, de milieu, d’environnement, de personnalités, de dynamique familiale ? Si le phénomène Tanguy est favorisé par des conditions économiques peu engageantes, certains jeunes favorisés ont vite compris l’intérêt qu’ils peuvent tirer à se comporter en parasites de leurs parents, et si l’on parle parfois d’enfants abusés, il est moins courant de rendre compte des parents abusés. Et pourtant… unnamedLe jeune oiseau dessiné par Kim Warp (une femme) n’est plus un juvénile, il a atteint sa taille adulte, frétille violemment du corps et en impose par sa gesticulation. La nourriture est abondante. « Me nourrir moi-même ? Je pensais que tu allais me mâcher la nourriture jusqu’à ce que j’obtienne mon diplôme au collège ! ». Ceci signifie beaucoup plus que la becquée, car on devine qu’il en va ainsi pour chacun des aspects de leurs relations. En face, on note le désarroi du parent, bec cloué. Le morveux revendique le droit d’être servi comme un tout petit, l’écornifleur de ne pas se prendre en charge, le grand dadais de muter d’un seul coup – plus tard – de l’enfance vers l’âge adulte. Quand Jean de la Fontaine souhaite entretenir de la vanité, il imagine
Le corbeau et le renard. Animal Farm de George Orwell est une réflexion sur les dérives du pouvoir sous prétexte d’animaux domestiques. Le processus est des plus anciens, et parmi les plus classiques, pour évoquer la nature humaine l’auteur replace la situation dans le contexte du monde animal. Cette manière de faire, la personnification, permet de disserter de choses graves, avec humour, car il est plus drôle de prêter des pensées humaines à des bêtes plutôt que mettre des âneries dans la bouche d’un étudiant qui est l’avenir de la société, et, probablement, bientôt parent à son tour.

Antoine Breda: « J’envisage pour la suite de continuer à vivre comme je le fais déjà maintenant. »

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Raconte ton parcours, comment es-tu venu au dessin? A la BD?

Antoine Breda : Je dessine depuis que je suis tout petit, et comme j’ai toujours été nul en français, en maths, en géo, en néerlandais, en anglais, en gym… (mais pas en histoire, là j’étais bon)  ma mère ma poussé dans des études artistiques: « de toute façon, on pourra rien en tirer d’autre » qu’elle devait se dire. La BD m’est venu comme une évidence quand je devais avoir 15, 16 ans alors que je n’en lisais presque pas et après cette révélation, je suis tout de suite allé au cours du soir chez Foerster puis ai continué aux Beaux-art en BD. J’avoue que pendant mes études il y a beaucoup de moment ou j’ai pensé arrêter, mais je repensai à ce que se disait ma mère et je  reprenais mon crayon car de toute façon, je sais rien faire d’autre.

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Dans A en perdre la tête publié dans 64_page #10tu as un univers très personnel, et un dessin moderne mais faisant, curieusement penser aux enluminures du Moyen-âge, est-ce un style spécialement conçu pour ce récit ou comptes-tu le pérenniser?

Antoine Breda : Cela fait plusieurs année que je cherche « mon dessin », celui qui sort de moi sans contrainte et spontanément. Pour l’instant il est toujours en mouvement, il évolue avec moi. Peut-être qu’un jour lui et moi on se posera sur des bases qu’on aura établi mais pour l’instant on essaye tout ensemble, comme deux enfants qui font leur premières bêtises.

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Comment as-tu vécu cette publication dans 64_page? Qu'est-ce que cela t'apporte?

Antoine Breda : Je suis devenu imbu de moi-même, à moi la gloire et la fortune ! Sérieusement, cela me fait très plaisir. Je ne me voyais pas être publié dans une revue de cette qualité pendant mes études et le fait que mon chef d’atelier (le grand gourou Cossu) m’ai fait confiance et m’ai poussé et suivi pour cette publication m’encourage pour la suite.

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Comment envisages-tu ton avenir dans le monde 'impitoyable' de la BD?

Antoine Breda : Par contre la suite, le monde impitoyable de l’édition me fait peur (aveu d’un jeune étudiant). Mais si tout se passe bien, je me vois derrière une table à dessin à faire mes gribouillis sur des feuilles, 32 tasses à café, 28 canettes de bières, 17 barquettes de lasagne surgelées, 3 cendriers pleins à ras-bord sur le côté et pas un rond sur mon compte en banque. En fait, ce que j’envisage pour la suite c’est de continuer à vivre comme je le fais déjà maintenant.

 

Quand les jeunes créateurs de 64_page rendent hommage à Yvan Delporte et André Franquin

64_page retrouve la cave où ils ont conçu 

Le Trombone Illustré…

Dans le #10 de 64_page, retrouvez, ou découvrez, le plus fameux hebdo BD clandestin… Recréé pour ses 40 ans par l’équipe de 64_page! 

Avec 3 textes inédits d’Yvan Delporte.

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Il y a 40 ans, en mars 1977, André Franquin et Yvan Delporte concevaient, dans la cave de la rédaction de Spirou, rue de Livourne, un magazine clandestin : Le Trombone Illustré. Les sept mois d’existence du Trombone sont l’occasion de railler et défier les autorités, que ce soient les hommes d’affaires, les financiers, les comptables, les rédacteurs en chef, les éditeurs, les policiers, les religieux, les militaires… Tous ceux qui gâchent la vie des autres pour tenter de donner un semblant d’intérêt à la leur.

Mais c’est surtout l’occasion de faire bouger les lignes, d’éclater les cases et leurs contenus, Le Trombone participe à la fois au renouveau de la bande dessinée jeunesse et à l’explosion de la bd adulte. L’humour et la poésie se faufilent dans toutes les cases, dans tous les textes, le lecteur devient un complice invité à s’immiscer dans l’alchimie obscure des deux enchanteurs et à se mêler aux ombres furtives et fantasmagoriques qui se glissent et s’agitent autour du pui(t)s mirifique qui embaume tous les étages de la rédaction. Quand, le 20 octobre 1977, l’aventure du Trombone Illustré se referme, c’est tout le 9ème art qui en sera définitivement changé. Mais personne ne le sait encore… En 31 numéros, Le Trombone va offrir un espace de liberté à de nombreux auteurs confirmés mais aussi à de nombreux jeunes qui y tailleront leurs premières plumes. Ce fut, notamment, le cas de Fred Jannin qui y créera, avec Thierry Culliford, Germain et nous. 

Le Trombone Illustré, un labo de création, un lieu de transmission entre les générations. Cette expérience exceptionnelle ne pouvait que rencontrer les projets de l’équipe éditoriale de 64_page.

64_page propose depuis trente mois déjà d’offrir un espace de publication «papier» de qualité pour les jeunes auteurs débutants. En 10 numéros, 64_page a permis une première expérience d’édition à une cinquantaine de jeunes auteurs qui souhaitent imposer leurs univers.

64_page a voulu partager cette fabuleuse météorite avec ses jeunes auteurs qui, pour certains, ont découvert une aventure datant quasi du mésozoïque, en tout cas de bien avant leur naissance. Découvrir Le Trombone Illustré et avoir le désir de revivre cette équipée de l’intérieur, comme un amour revisité, mettre sa plume dans l’esprit d’André, d’Yvan et de la quarantaine d’auteurs qui l’avaient vécues. Dont Fred Jannin que nous ne remercierons jamais assez pour son enthousiasme et son réel bonheur à rendre notre aventure possible : Un Trombone Illustré, supplément clandestin de ce 64_page #10 !

Des illustrations en haute déf. sont disponibles sur http://www.64page.com/presse/

L’équipe de 64_page : Angela Verdejo (écrivain, metteur en scène), Christophe Tardieu (dessinateur, professeur), Daniel Fano (écrivain, poète), Erik Deneyer (libraire), Karin Welschen (professeur de littérature), Marianne Pierre (éditrice littérature jeunesse), Matthias Decloux (artiste numérique), Olivier Grenson (dessinateur, professeur), Philippe Decloux (formateur), Robert Nahum (éditeur), Vincent Baudoux (enseignant retraité), Xavier Zeegers (chroniqueur), Yacine Saïdi (graphiste).

Les jeunes auteurs impliqués dans ce projet :

Adley, BastiDRK, Benedetta Frezzotti, Éléonore Scardoni, FJ Bubblenoise†, Dake 25, Jay Aël, Mathilde Brosset, Patrice Réglat-Vizzavona, Pierre Mercier, Pluie Acide, Priscilla Suarez-Bock, Quentin Lefebvre, Remedium, Romane Armand, Thomas Vermeire. Avec Fred Jannin et Antonio Cossu.

 

Benedetta Frezzotti : « il y a un an et demi je me suis lancée sur mes propres projets comme auteur complet »

Benedetta_frezzotti_autoportrait graphiqueBenedetta Frezzotti est une bonne surprise qui nous est arrivée de Bologne. Elle publie Lost in translation dans le #10 de 64_page et un strip dans son supplément clandestin, Le Trombone Illustré


Peux-tu nous expliquer ton parcours ? Comment es-tu arrivée à concevoir ton projet professionnel ?

Benedetta Frezzotti : Mon parcours ne fut pas à proprement parler linéaire. Après mon école primaire je me suis entendue dire que je n’avais pas la fibre artistique, ainsi ai-je poursuivis mes études dans un lycée scientifique.

Mais mon désir de dessiner était tenace et par chance ma prof de dessin m’a beaucoup soutenue.

Pour finir, j’ai étudié à l’institut Européen du Design et s’il est vrai qu’en dessin je me sens moyenne j’ai construit avec le papier et de la pâte à modeler un style qui commence à me satisfaire.

Mais même après l’IED ce ne fut pas linéaire ; j’ai expérimenté diverses choses passant de la vidéo à l’illustration médicale. Contre toute attente c’est la Bande dessinée qui m’a passionnée parce qu’elle suscite des émotions fortes pour peu qu’on joue avec ses codes. L’interprétation de l’image cependant appartient au lecteur, il y a la une ambiguïté intéressante.

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Certains auteurs jouent de cette ambigüité créant des métaphores visuelles d’une force et d’une universalité que je leur envie… Cependant dans mon travail, me semble-t-il, cela ne me réussit pas particulièrement, rester trop vague me frustre.

Avec la bd, le texte et les séquences d’images je peux expliciter mes clefs de lectures et donner une empreinte plus narrative.

La Bande dessinée en Italie, vu d’ici se limite trop souvent à Hugo Pratt et Corto Maltese, peux-tu nous en dire plus ? Qu’est-ce que nous, les francophones ne devons pas perdre, dans la production italienne ?
 

Benedetta Frezzotti : En Italie si tu dis Hugo Pratt, automatiquement nous pensons à Crepax avec Valentina et à Manara aussi. Nous avons eu d’excellents auteurs humoristiques, comme Bonvi et Altan (Petite je collectionnais déjà les dessins de Altan).

Personnellement je ne suis pas fan de Andrea Pazienza (qui est en train d’être traduit en français) mais c’est l’auteur qui a plus que quiconque influencé la bd underground italienne.

J’apprécie beaucoup Giardino tant pour le dessin que pour ses histoires, (par exemple NO PASSARAN) qui sont située dans des périodes d’histoires récentes, très bien documentées et passionnantes.

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Mais si je devais choisir de manière absolue je choisirais Sergio Toppi, son dessin puissant et ses compositions magistrales font de chaque planche un vrai tableau sans rien enlever à la force de la narration.

Il avait une recherche esthétique qui sublima toutes les variantes du pinceau sans jamais être maniéré… Bon j’arrête de vous parler de Toppi sinon vous allez courir lire ces livres au lieu de lire le mien, LOST IN TRANSLATION (ça serait bien, mais ne le faite pas par pitié).

Comment as-tu découvert 64­_ page? Qu’est-ce qui t’a amené à y participer?
 

Benedetta Frezzotti : J’ai trouvé 64 pages dans une librairie de Bruxelles, j’y étais pour moitié en vacances et l’autre pour étudier.

Ce qui m’a frappé c’est le soin et la qualité du projet éditorial, la volonté non seulement de mettre en avant des projets de débutant talentueux et originaux mais aussi de proposer des sujets et des auteurs pointus.

En Italie des revues de qualités tant sur la forme que sur la qualité du contenu éditorial me font penser ‘’A LA SCUOLA DEL FUMETTO’’ édité par COMICOUT, mais l’espace éditorial dédie à ceux qui veulent proposer une histoire originale est réduit.

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Comment  vois-tu sur ta carrière ? Quels sont tes objectifs ?

Benedetta Frezzotti : Question difficile, surtout en ce moment… Il y a peu encore je travaillais comme illustratrice seulement sur des textes d’autres, il y a un an et demi je me suis lancée sur mes propres projets comme auteur complet même si ces projets étaient différant entre eux. Petit à petit des résultats positifs sont arrivés que j’essaye maintenant de finaliser. Pendant que j’aboutis certains projets, j’en écris de nouveaux.

Évoluer dans ce sens ne me déplaît pas je me sens un peu comme le héros d’un film qui doit sauter d’un toit à l’autre et qui n’est pas sûr d’y arriver. J’espère avoir assez de recul pour arriver de l’autre côté et que je ne serai pas paralysée par le vide avant le grand saut !

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La bd d’auteurs en Italie en ce moment est très variées, elle est faite de cas particulier, il suffit de comparer Gippi et Zerocalvare (son KABANE COLLING devrait être traduit en Français prochainement) ou Igort.

Sans aucun doute sommes-nous encore sous l’effet de l’onde de choc provoquée par la veine autobiographique d’auteurs comme MARJANNE SATRAPI ou DAVID B., le style de Cyril Pedrosa nous a également beaucoup touchés.

Aujourd’hui cependant les jeunes sont influencés par l’esthétique et la narration Manga, des comics américains et dernièrement par les séries tv de qualités qui nous obligent à gérer des récits ou les personnage principaux et secondaires sont de plus en plus complexes.

Pour mon travail je regarde beaucoup vers la France pour ce qui concerne les essais réalisés par les expérimentations proposées par les auteurs sur tablettes et réalités virtuelles.

Ces langages nouveaux encore peu exploré m’attirent et j’aime m’y plonger avec délice.

Une belle réussite pour moi est ‘’PHALAINA’’ de Marietta Ren, je crois qu’une exposition lui a été consacrée à Angoulême.


 

La violence policière française mise en image par Remedium

Comme toujours REMEDIUM colle à l’actualité française. Suivez-le sur www.facebook.com/remedium.timoris

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Remedium : « Il est des événements qui bouleversent l’équilibre d’une oeuvre. L’actualité qui nous concerne et nous occupe tous aujourd’hui s’invite dans mon projet à paraître cette année.
Comme Obsidion a été la première BD à traiter les émeutes de 2005, ma prochaine BD sera la première à évoquer en filigrane d’une autre histoire le calvaire de Théo et les événements qui s’en sont suivis. Pour que ce soit gravé. Pour ne pas oublier. Parce qu’on ne peut pas faire autrement. »

Remedium


 

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