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La violence policière française mise en image par Remedium

Comme toujours REMEDIUM colle à l’actualité française. Suivez-le sur www.facebook.com/remedium.timoris

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Remedium : « Il est des événements qui bouleversent l’équilibre d’une oeuvre. L’actualité qui nous concerne et nous occupe tous aujourd’hui s’invite dans mon projet à paraître cette année.
Comme Obsidion a été la première BD à traiter les émeutes de 2005, ma prochaine BD sera la première à évoquer en filigrane d’une autre histoire le calvaire de Théo et les événements qui s’en sont suivis. Pour que ce soit gravé. Pour ne pas oublier. Parce qu’on ne peut pas faire autrement. »

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Notre ami et collaborateur FJ Bubblenoise nous a quitté. Son humour nous manquera éternellement.

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François Joseph Bubblenoise – autoportrait

Jean-Luc BLOKIAU, alias François-Joseph BUBBLENOISE, a perdu son combat contre le crabe.
Il était un ami et un collaborateur régulier de 64_page. Il signe une demi-page dans le TROMBONE ILLUSTRÉ supplément clandestin de 64_page #10 qui paraîtra ce 23 février. Retrouvez son interview sur ce site (mots clés FJ Bubblenoise ou interviews jeunes auteurs)
Son humour, son dessin rapide et efficace nous manquera éternellement.
Toutes nos condoléances à sa famille et à ses proches. 64_page.

 

Mon voisin est un vampire ©FJ Bubblenoise 64_page #3- 2015
Bubblenoise couleurs
Bubblenoise original

Press Cartoon Belgium : Kroll

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Pierre Kroll a remporté jeudi le Grand Prix du Press Cartoon Belgium (PCB) 2017 pour un dessin publié le 17 août dernier dans Le Soir au sujet de la polémique du burkini. Le PCB récompense chaque année depuis 1999 les meilleurs caricaturistes de la presse belge.

Pour cette dix-huitième édition, c’est à un jury de patrons de grandes entreprises qu’est revenue la tâche de sélectionner les trois meilleurs dessins parmi les 92 présélectionnés. Etienne Gossaert (Coca-Cola European Partners), Willy Naessens (Willy Naessens Group), Pieter Timmermans (Fédération des entreprises de Belgique, FEB) et Koen Van Gerven (bpost) se sont rapidement accordés sur le lauréat. Le trio de tête a été établi au bout d’une heure et demie de discussions.

Le deuxième prix a été attribué à Joris Snaet pour une illustration de Donald Trump bâtissant un mur de briques sur le drapeau américain, publiée le 25 juillet dans De Standaard, quelques jours après la désignation de l’actuel président des Etats-Unis en tant que candidat républicain. Zak, lauréat l’an dernier, a ravi la troisième place pour un dessin paru le 18 octobre dans De Morgen et traitant de l’omniprésence de la connectivité de la société. Les primés repartent avec respectivement 5.000, 2.000 et 1.000 euros.

Les prix leur seront remis lors de l’ouverture du 56e « International Cartoon Festival » de Knokke-Heist, et du vernissage de l’exposition qui réunira tous les dessins de presse nominés du PCB 2017 en juillet.


 

Mathilde BROSSET : « J’ai choisi le collage comme alternative au dessin ».

autoportrait mathilde1 Quel est ton parcours? Comment et pourquoi es-tu arrivée à Bruxelles? Qu'est-ce que Bruxelles offre aux jeunes auteurs?

Mathilde : J’ai toujours aimé les histoires. Celles que l’on trouve dans les livres bien sûr mais aussi les textes des chansons, les films ou les pièces de théâtre.

A 18 ans, je suis entrée à l’école des Beaux-arts de Bordeaux. J’ai expérimenté de nombreuses techniques et je me suis intéressée au rapport texte/image par le biais d’installations sonores ou de livres d’artistes. Après mon diplôme, j’ai profité d’un échange universitaire pour partir à Montréal. Je me suis plongée dans la bande dessinée québécoise et j’ai commencé à imaginer mes propres projets.

A mon retour, j’ai intégré l’Institut saint Luc de Bruxelles en dernière année. C’était une année très riche où j’ai travaillé à la fois le dessin, le graphisme et la peinture. J’ai découvert des illustrateurs tels que Béatrice Alemagna, Wolf Erbrucht, Emmanuelle Houdart qui remplissent aujourd’hui ma bibliothèque. Je me suis prise d’admiration pour l’histoire des contes traditionnels et, en particulier, les contes d’Hoffmann. J’ai obtenu mon diplôme avec l’illustration de La pêche à la baleine de Jacques Prévert. A partir de là, j’ai continué à imaginer des projets de livres. Je suis restée à Bruxelles pour proposer des ateliers d’art aux enfants. Aujourd’hui, j’interviens dans plusieurs écoles primaires et dans divers lieux culturels. Je garde toujours un ou deux jours par semaine pour mon travail personnel.

Bruxelles est une ville pleine de possibilités pour les jeunes auteurs. La BD et l’illustration y occupent une vraie place et de nombreux lieux leurs sont dédiés. Je suis plutôt sédentaire, j’aime travailler de chez moi. Mais Bruxelles me permet d’avoir facilement accès aux nouveautés ou de visiter des expos de qualité.

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La pêche à la baleine

2 Tu es une technique personnelle, le papier découpé, explique le pourquoi de ce choix et ton cheminement?

Mathilde : J’ai choisi le collage comme alternative au dessin. Quand je suis arrivée à Saint Luc (Bruxelles), je n’avais jamais pris de « vrai » cours de dessin et je n’étais pas très à l’aise avec mon trait. Le collage m’a offert une certaine liberté. Il m’a permis de travailler sur des grands formats, de me concentrer sur les matières et les couleurs. Avec cette technique, on peut changer continuellement la composition. C’est comme un puzzle dont on bouge les pièces jusqu’à ce qu’elles trouvent la place parfaite. Une image peut rester des semaines en attente avant d’être fixée sur le papier.

Maintenant, je mélange collage et dessin. Mes tiroirs sont remplis de papiers à motifs, aplats de peinture ou extraits de magazines dans lesquels je découpe.

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Oki

En fonction des projets, le choix des matières change. Pour créer l’ambiance d’ Oki, j’ai choisi des teintes chaudes en découpant dans les photos des oeuvres de Rembrandt ou Vélasquez car le contraste entre les aplats de peinture jaune et les touches brunes de pinceaux me semblait adapté à l’univers que je voulais mettre en place.

3 Tu as déjà publié. C'est une étape dans une jeune carrière, comment cela s'est passé pour toi? Qu'est-ce que tu pourrais conseiller à celles et ceux qui seront confrontés à leur premier éditeur?

Mathilde : Meunier, tu dors ? est paru à l’Atelier du poisson soluble en septembre. C’est un livre pour les enfants qui, avant de sortir, a changé plusieurs fois de formes.

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Meunier tu dors ?

Au départ, ce projet était destiné à l’association Dédales qui sort, chaque année, une revue BD et illustration. Le thème de la revue était « La tempête » et j’ai imaginé un projet en lien avec ce thème. Puis, je l’ai envoyé à plusieurs éditeurs et c’est l’Atelier du poisson soluble qui m’a contacté. C’est une maison d’édition que j’aime beaucoup car son répertoire est très varié et plusieurs de ses albums m’ont touché.

Comme le projet était destiné à une revue graphique plutôt adulte, mon éditeur m’a demandé de changer des petites choses afin que l’album s’adresse aux enfants. J’ai donc gommé quelques gros mots, trouvé une fin plus rigolote et modifié le format pour que l’album puisse être imprimé en version cartonnée. C’est un vrai bonheur de sortir son premier livre et d’être accompagnée dans sa réalisation. Mais je pense que le choix de l’éditeur est primordial. J’ai eu la chance d’avoir un éditeur  qui était à l’écoute et avec qui j’ai pû progresser.

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La Belle et la Bête

4 Que retiens-tu de ta participation au Trombone illustré? Connaissais-tu cette aventure éditoriale initiée par Franquin et Delporte?

Mathilde : Comme beaucoup, j’ai connu les idées noires avant de connaître le Trombone illustré. Et c’est par le biais des couvertures de Franquin que j’ai lu le contenu de ce magazine pirate. Pour moi, il représente la naissance d’une BD adulte et iconoclaste au sein d’un hebdomadaire jeunesse.

Je suis ravie de faire partie de cette aventure et d’intégrer une revue collective aussi dynamique.

Travailler dans l’esprit du Trombone illustré m’a permis d’aborder des thèmes que je n’aborde pas d’habitude. Etant profondément athée, Je ne pensais pas un jour dessiner une vierge Marie ou une morue bigote ! Je suis impatiente de voir la revue imprimée et de découvrir les autres dessins.

5 Quels sont tes projets?
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Psautier Hop-Frog

Mathilde : Mon prochain projet est l’adaptation d’ Hop Frog d’Edgar Allan Poe pour Dédales éditions. Il raconte l’histoire d’ un nain qui a été enlevé de son pays natal pour devenir le bouffon d’un roi cruel et amateur de farces. C’est une histoire très noire que j’ai choisi de réécrire sous la forme d’une ballade et d’illustrer à travers une série d’enluminures inspirées de l’imagerie médiévale.

En parallèle, je reviens à l’univers de la pêche et travaille sur une projet d’album jeunesse où des baleines, des monstres marins, des squelettes de pirates et des pieuvres géantes sortent des eaux.,,,

Mais que se passe-t-il dans la cave de notre éditeur Robert Nahum?

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Illustration: Dans la cave de Robert Nahum – © Dake25

La cave de la rédaction de 64_page est envahie par un band de trombonistes ! « Ils me rendent dingue! » s’exclame Robert Nahum, le Charles Dupuis de 64_page, « mais, ajoute-t-il, je les aime et je voudrais posséder une plus grande cave avec un grenier, des ateliers, des résidences d’artistes…  pour pouvoir les accueillir tous! »

Bientôt dans 64_page un fabuleux concert de nos meilleurs trombonistes !

En 30 mois d’existence, 64_page a publié près de 50 jeunes auteur(e)s

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Chloé Schuiten : « Il y a des territoires interdit aux humains. Enfin rien n’est vraiment interdit mais dans les faits aucun humain n’ose y aller. »

 masque (2)1. Raconte ton parcours? Quel a été ton cheminement vers le dessin, l'art...

Chloé Schuiten : J’ai commencé par étudier le stylisme mais je me suis vite rendue compte que je détestais le monde de la mode. Alors j’ai eu envie de raconter et de dessiner. J’ai entrepris un master en narration spéculative où j’ai gouté plein de trucs, j’ai fait de la bd, du cinéma d’animation, de la radio, des films, et j’ai fini par organiser un carnaval en forêt qui rassemblait parait-il 200 personnes, un événement qui a duré un mois et constitué uniquement de participants, une transe dont on n’est pas revenu indemne.

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Marre

Je voulais créer une fête qui réfléchit et désire repenser notre monde, une fête en rupture avec notre quotidien. On ne s’est pas enivré ni drogué parce que ça aurait été la routine. On a vécu tous ensemble dans une galerie en ville pour préparer et inventer la fête, puis on est parti en forêt. Je voulais qu’on ne se soucie pas de l’esthétique mais du sens de nos actes. On était déguisé pour se désinhiber, les costumes étaient faits de ce qui trainait en rue, l’esthétique est née des déchets trouvés. Je suis devenue styliste de l’arrache et des rebuts. Après ça, le « retour à la norme » fut foireux de mon côté. Depuis cet évènement j’ai décidé que mon but n’était pas de trouver de l’argent pour survivre mais de trouver comment virer l’argent de ma vie. Vivre dans le monde mais parallèle à lui.

2. Tu sembles être engagée dans des démarches originales où tu ne te contentes pas d'un petit 'ronron' à ta table de dessin? Explique-nous tes projets et tes démarches et surtout la philosophie qui sous-tend tes expériences?
 Comment construis-tu ces démarches?
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Chloé Schuiten : Le monde dans son état actuel ne me rassasie pas, alors je m’agite à en faire un autre, dedans mais parallèle, fantasmé et réel. Étant donné que l’on est lancé dans le capitalisme à fond et que ça y croit, je réfléchis à des stratagèmes pour vivre autrement dedans. Le voir comme un outil, retourner ces gros défauts en trucs bien pratiques. Par exemple le capitalisme dans son fonctionnement fournit une quantité colossale de déchets. Ces déchets sont pour moi une matière première parfaite, abondante, généreuse, neuve ou presque, gratuite, diversifiée et facile d’accès.  Mon travail de dessinatrice et conteuse se nourrit d’expériences de vie réelles que je multiplie. Je pars sans rien prévoir dormir en forêt, je ne m’habille qu’avec des trucs que je trouve dans la rue et que je transforme, je me fais par exemple un sac à main avec une botte en cuir trouvée sur le trottoir, je pars vivre au milieu des déchets en bord d’autoroute et me construis une cabane qu’avec ce que je trouve sur place, sacs en plastique, canettes, ballon de foot crevé et coque d’imprimante. Je fais des pains avec les miettes récupérées dans les trancheuses des supermarchés. Je pratique le jeûne et la mono diète lors de ces expériences de vie.  En vrai tous les aspects de la vie m’intéressent, j’aime réfléchir à comment les réorganiser, les réinventer et ce en ayant mine de rien l’envie complètement mégalo de changer le monde.

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3. Comment vois-tu ton avenir d'artiste? Qu'est-ce que tu pourrais définir comme ton objectif qui serait une réussite, ou un jalon sur le chemin d'une réussite?

Chloé Schuiten : Le summum serait de ne plus rien faire, plus rien d’utile et de productif mais me consacrer uniquement et totalement à n’être plus qu’un corps en ultra juste et précise connexion avec son milieu. Par exemple vivre dans un buisson d’algue et me laisser flotter dans l’eau de la mer. Viser à optimiser mon humidification par tous les accès possibles, vivre chaque entrée d’eau en moi comme un plaisir hautement libidinal, être complètement camée au sel marin et à sa multitude d’oligo-éléments. Trouver que respirer c’est un truc de frimeur. Se nourrir uniquement des algues contenues dans le buisson et se laisser balader au rythme des marées, en avant en arrière. Être super sensible et émue à ce ballottement et donc évidement ultra connectée et soumise à la lune qui gouverne tout ce bazar de là bas. Qu’à chaque grande marée ce soit la grosse fête, une énorme vague d’émotion en moi, le tremblement épileptique de la jouissance.
Objectif méduse, faite d’eau dans l’eau avec comme seul ami l’eau la lune et leurs mouvements.

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4. Qu'est-ce que ta publication dans 64_page t'a apporté (pour le cas bien sûr où cela est une réussite!) ? Qu'est-ce qui selon toi devrait être mis en place pour soutenir les jeunes créateurs?
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Chloé Schuiten : Je me dis qu’il faudrait mettre en place une école pour après l’école. Parce que l’école c’est quand même ce qu’il y a de mieux, apprendre c’est le luxe absolu. Ce serait bien qu’il y ait un grand bâtiment complètement libre où tous les gens qui y entrent sont autant profs qu’élèves, les rôles n’arrêtent pas de tourner, tellement que plus personne ne s’y retrouve. Dans cette école le sommeil serait estimé à sa juste importance, partout il y aurait des matelas et autres formes expérimentales de dispositifs de sommeil qui trainent. D’ailleurs l’école serait squattée en permanence par plein de clochards. Il y aurait des gars que l’on ne verrait jamais éveillés, ce sont les gros pros, les grosses têtes de l’école, parait même que le directeur traine là dedans. Ce serait une école où l’on apprend tout ce que l’on veut, on y va quand on veut. Puis on n’y va plus aussi. On lui envoie des cartes postales quand elle nous manque et il y a toujours un type qui s’amusera à y répondre. Dans cette école il fait tout le temps super chaud, pas parce que l’on y met le chauffage non faut pas croire qu’elle a la tune pour ça cette école, mais parce qu’il y a toujours un monde dingue qui y gigote et qui, à la manière des abeilles, fait en sorte d’y maintenir une chaleur digne d’une hutte de sudation. Ça y sent l’humain à fond mais pas que, ça sent aussi le bouc et la sueur canine, la bouffe en putréfaction, les armées de bactéries et les hordes de chats. Il y a des territoires interdit aux humains. Enfin rien n’est vraiment interdit mais dans les faits aucun humain n’ose y aller. Ce qui est sûr c’est que ça expérimente dans tous les sens et que quand elle sera mise en place cette école c’est là que je zonerai.

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Quentin Lefebvre: « J’ai compris que l’on pouvait aller très loin, écrire 600 pages et parler de la puissance des sentiments. « 

 

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    Après une démarche personnelle, Quentin Lefebvre nous est arrivé à la fin de l’été 2016. Ses quatre premières planches seront publiées dans notre 64_page #10 (parution, début mars 2017).

  2. Quentin Lefebvre: 1. J’ai essayé de faire de la bd un jour par curiosité, à 13 ans et j’ai adoré ! Ça c’est alors imposé comme une passion, très vite j’ai dit que je serai auteur de BD ! Juste avant j’imaginais des nouvelles consoles de jeux en dessin, j’avais déja un côté créatif. Depuis, ça rempli bien ma vie ! J’ai fréquenté 2 écoles d’arts appliqués, une en Savoie, l’autre en Belgique. Mon grand saut dans le monde de l’édition s’est fait en 2014 quand j’ai auto-édité la 1er album de ma saga BD Handman, un ado qui devient un super- héros avec des pouvoirs dans les mains ! J’ai publié le tome 2 en 2016 et le tome 3 arrive à l’Automne 2017.

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Croquis de gens (2016)

  1.  Tu seras publiés dans 64_page #10 dont la parution est début mars, comment as-tu découvert 64_page? Qu'est-ce qui t'a motivé à envoyer un projet? Qu'est-ce que tu crois que cette publication peut t'apporter?

    Quentin Lefebvre:  J’ai découvert 64_page un jour grâce au conseil d’un libraire, qui m’a présenté la revue. Je trouve que c’est une belle vitrine qui peut apporter à des jeunes auteurs comme moi une visibilité, un éclairage, une émulation ! C’est très varié, il y a plein de styles, c’est super. J’ai pensé que mon histoire pourrait coller à la revue, je suis ravi que ça soit le cas ! Cette histoire de 4 pages est, comme on peut s’en douter, un point de départ d’un projet d’album, où j’interroge des gens pour trouver des solutions pour rendre le monde meilleur.

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Autoportrait

  1.  La BD que tu nous as proposé est très didactique, est-ce une piste que tu souhaites explorer? Quels sont les autres types de récits qui te tentent? Qu'est-ce que tu lis comme BD? Quels sont les auteurs qui t'inspirent?

Quentin Lefebvre:  Oui, je pense que la bd peut être didactique, qu’elle peut faire prendre conscience de plein de choses, qu’elle peut changer le monde ! Tous les thèmes m’intéressent. Je travaille sur le thème des super héros avec ma BD Handman, je fais des bd autobiographiques, là avec cette BD de 4 pages j’aborde la bd documentaire…
Le 9ème art permet tout ! J’ai plein de projets, je prends le temps de les faire bien, je dois être à l’aise avec mon sujet pour avancer.
Il y a des tas d’auteurs qui m’ont inspiré et m’inspirent encore.

Un exemple : Craig Thompson a changé ma vision de la BD avec son roman graphique « Blankets » que j’ai lu étant ado. J’ai compris que l’on pouvait aller très loin, écrire 600 pages et parler de la puissance des sentiments. Autre exemple, j’aime beaucoup comment Tome et Janry avaient fait évoluer Spirou vers l’amour, le thriller, le réalisme, mais sans trahir le personnage ! Je suis inspiré par le cinéma, l’animation, le dessin de presse…Il y a tellement de choses à notre époque, dans tous les sens !

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  1.  Comment vois-tu ton avenir (dans la BD, l'art ou dans tout autres domaines) ? Que crois-tu qu'il manque, aujourd'hui, aux jeunes auteurs pour être publiés, être reconnus, se faire un nom dans le 9ème art?

Quentin Lefebvre:  Je pense qu’il ne manque rien aux jeunes auteurs de BD aujourd’hui pour se lancer dans des beaux projets. On a tout : internet, 1000 sujets à traiter, des festivals un peu partout…et la BD est plus reconnue d’année en année ! Il faut y aller à fond.
Je pense que des belles carrières sont possibles aux gens de ma génération, si nous osons pousser nos projets et nos rêves loin !

 

Petit – Déjeuner Littéraire.

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Sachimir : La BD a été pour moi un point de départ qui a attisé ma curiosité et mon intérêt pour l’art

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Il aurait pu être avocat, mais une cohabitation sur banc d’école lui a ouvert le monde du dessin.

Sa découverte de la BD est le point de départ d’une belle aventure qui l’a déjà conduit de l’Académie de Watermael-Boitsfort à la KASK de Gand en passant par l’ESA Saint-Luc...

  1. 1. Raconte ton parcours? Pourquoi et comment le dessin? L'art?

Sachimir : Le petit snotneus de onze ans que j’ai pu être s’est un jour retrouvé assis en classe de français à coté d’un autre petit snotneus qui se sentait plus concerné par son crayon, ses marqueurs et ses cahiers Atoma remplis de crobards, que par la conjugaison du verbe « être » au plus-que-parfait du subjonctif. Je dois bien reconnaître que si ces deux morveux eussent été capables de conjuguer ce verbe correctement, je serais sans doute aujourd’hui en train d’attaquer ma quatrième année d’études de droit, plutôt que de rêvasser derrière ma table à dessin jour et nuit, surtout la nuit. C’est donc grâce à ou à cause de cette rencontre que l’idée de créer des histoires en dessinant des bonshommes dans des petites cases ne s’est pas contentée d’effleurer mon esprit mais est devenue une réelle obsession.

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Drôle d’oiseau

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Voyant que cette passion n’était pas passagère, mes parents ont décidé de m’inscrire à l’Académie de Watermael-Boitsfort où j’ai pu suivre les sages enseignements du grand gourou Philippe Cenci. C’est dans cet atelier que j’ai appris l’existence d’une option BD à l’ESA Saint-Luc à Bruxelles où, une fois mes études secondaires achevées, je suis parti en pèlerinage.

En prenant du recul aujourd’hui, je me rends compte que ce n’est pas une passion pour le dessin qui m’a poussé à faire de la BD mais plutôt l’inverse. La BD a été pour moi un point de départ qui a attisé ma curiosité et mon intérêt pour l’art sous toutes ses formes.

One note samba

One note samba

  1.  Qu'est-ce que tu as retiré personnellement de ta publication dans 64_page et de l'exposition au Centre Belge de la BD? Aurais-tu eu d'autres espoirs? Que crois-tu qu'il faudrait mettre en place pour aider les jeunes auteurs?

Sachimir : Avoir été publié et exposé m’a fait du bien. A force d’entendre que le métier d’auteur de BD est un métier de « crevard », on finit parfois par être découragé. Cette publication, je l’ai vécue comme un coup de fouet me poussant ày croire d’avantage.

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NYC

A mon avis, le plus dur pour nous, les jeunes auteurs, c’est d’arriver à montrer qu’on existe. Quand on fait des études artistiques, qu’on reste enfermé dans sa chambre, on est tout à fait déconnecté de la réalité éditoriale. C’est un métier très solitaire et ce n’est pas facile en tant que jeune de s’imposer dans cette réalité qui de notre petite table à dessin nous paraît si abstraite. Hormis certains festivals de livre ou de BD, l’on a rarement l’occasion de rencontrer des éditeurs ou d’autres auteurs. La création de revues telles que 64_Page privilégiant la publication de jeunes et nouveaux auteurs pourrait remédier à ce manque de contact.

  1.  Comment imagines-tu ton avenir et que comptes-tu mettre en place pour atteindre tes objectifs?

Sachimir : Vivre de mes dessins est mon plus grand souhait. Que ce soit de la BD, de l’illustration, de l’animation, du dessin de presse ou de la publicité, tant que je passe mes journées derrière une planche à dessin, je suis heureux. Je reste ce doux-rêveur de onze ans qui ne pense qu’à sa passion, je laisse le cynisme et la névrose pour plus tard, quand il sera temps que je trouve un vrai boulot.

En ce moment je travaille sur un projet d’album dans l’espoir d’attirer l’attention d’une maison d’édition, tout en continuant des études d’animation à KASK à Gand.

  1.  Qu'est-ce que tu lis comme bd et pourquoi?

 Sachimir : Mes lectures varient énormément. J’aime explorer les abysses des librairies spécialisées, allant des BDs les plus anciennes au plus récentes, des plus populaires aux plus obscures, venant de continents et cultures divers. Il n’y a pas de limite à ce que ce médium peut offrir et j’éprouve plus de plaisir à découvrir les formes différentes qu’il peut prendre plutôt qu’à me cantonner à une zone de confort.

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Trompette couleur

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Si je devais parler de quelques récentes belles trouvailles je citerais: ZAÏ ZAÏ ZAÏ ZAÏ de Fabcaro, Pouvoirpoint de Erwann Surcouf, Sunny de Taiyo Matsumoto, les albums sur le thème du blues de Frantz Duchazeau, Love in vain de Mezzo et J.M. Dupont, Hubert de Ben Gijsemans, Sam & Max de Steve Purcell, Ed the happy clown de Chester Brown etc.

Mis à part ça, il m’arrive encore souvent de consulter les oeuvres des grands maîtres tels que Franquin, Hergé, René Goscinny, Jean Giraud Moebius, Will Eisner, Osamu Tezuka… la liste est longue.

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