Pluie Acide était de notre première revue en septembre 2014, il a inauguré la rubrique « jeunes auteurs » avec Sylvain, Alice et Antoine et dédicacé ces premiers 64_page à la Fête de la BD bruxeloise de septembre 2014, au côté de Vanna Vinci.
Depuis, il a fait la Pluie et le beau temps à Nice et publié une seconde histoire déjantée mais spatiale dans le #8 de 64_page (septembre 2016) et il a participé à nos deux expositions au Centre Belge de la Bande Dessinée.
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Qu'est-ce qui t'avais amené à venir faire tes études sur Bruxelles? Comment évalues-tu cette période de ta vie tant au point de vue études? Que les rencontres que tu y as faits? Et que penses-tu de Bruxelles?
Pluie Acide : Je suis venu terminer mes études à Bruxelles il y a maintenant 3-4 ans après avoir fait 3 ans aux Beaux-arts de Clermont-Ferrand. Je n’ai pas du tout aimé ces années d’études où je ne dessinais presque jamais. Là-bas si tu fais du figuratif tu es vu comme quelqu’un à côté de la plaque, alors vous imaginé un type qui veut faire de la BD? On m’a clairement fait comprendre que je n’avais pas ma place aux Beaux-arts. C’était frustrant, surtout quand t’as 20-25 ans et que tu ne sais pas trop quoi faire de ta vie. Après 3 ans je suis venu à L’ERG. Comme je n’aime pas l’école en général j’ai arrêté au bout de quelques mois pour me consacrer qu’au dessin et à la BD (je ne suis pas forcément un exemple à suivre). Cela m’a permis de rencontrer Olivier Grenson qui était mon prof de BD, un type super attentif et gentil qui m’a ensuite proposé de dessiner pour 64-page. Quand à Bruxelles, mis à part le temps grisâtre, c’est une ville que j’aime, dynamique et plus enclin à la culture des Arts et du Dessins.
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Tu étais dans le tout premier numéro de 64_page, tu fais donc partie des pionniers. Tu as aussi participé à notre première dédicace avec la dessinatrice italienne Vanna Vinci (La Bambina Filosofica) et une autre jeune Alice Mortiaux. Tu es resté en contact puisque tu as participé au projet "Alice" avec le Focus-Vif et au #8 de 64_page, qu'est-ce que t'apporte ces expériences?
Pluie Acide : C’est toujours agréable de voir ton travail publié parce que ça sous-entend que ce que tu as fais n’a pas totalement servi à rien. J’ai l’habitude de dire qu’une BD c’est comme un bon film ou un bon livre ou un album de musique, si tu n’as personne pour la regarder ça sert à rien. Comme tous objets culturels, c’est le spectateur et/ou l’auditeur qui fait vivre une œuvre à travers son regard et ça l’artiste ne doit jamais l’oublier.
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Tu as été publié un long récit dans la revue ???? (Le nom m'échappe, aide-moi!) de Johan Sfar, qu'est-ce que t'a apporté cette expérience? Et en général, que retires-tu de tes contacts, démarches, rencontres avec des auteurs confirmés? Et avec des éditeurs? Quelle est ton expérience de jeune auteur?
Pluie Acide : Il s’agissait de la revue Papier (n°6) tenue par Lewis Trondheim et Yannick Lejeune, Sfar y a publié une histoire mais il ne s’occupait pas de la revue. Le fait d’être publié dans cette revue m’a apporté un peu de joie puisqu’il s’agissait de ma toute première publication ainsi que le petit chèque qui va avec (c’était la première fois que j’étais payé pour un travail). J’ai d’ailleurs rencontré Lewis y’a pas longtemps lors de la fête de la BD de Bruxelles, je m’attendais à voir un petit bonhomme aigris et imbuvable (je dis ça parce que ça fait quelques années qu’on se parle par mail, je lui montre désespérément mes planches en espérant qu’il me publiera sur un album complet et que quand tu parles par écrit avec une personne que tu ne connais pas, tu te fais une fausse image de la personne en question), mais il a était très cool et chaleureux, il m’a traité comme un ami finalement. Ce genre de rencontre c’est important et pas seulement avec les dinosaures comme Trondheim mais avec les gens qui font partie du monde de la BD en général… je veux dire, c’est un métier vraiment très difficile et discuter de tout ça et bien ça me permet d’exorciser certains démons parce que tout ces gens vivent ou on vécu ce genre de difficulté et je me dit: « ok, c’est normale d’avoir du mal à être publié, de pas gagner beaucoup d’argent, etc, etc… » et puis ça fait des copains et des copines qui partagent la même passion que toi, c’est important aussi de pas se sentir isoler.
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Tu reviens t'installer à Bruxelles, cela fait partie d'un projet éditorial? Comment vois-tu ton avenir immédiat?
Pluie Acide : Je reviens sur Bruxelles un certain temps pour m’occuper un peu de moi en fait. J’ai besoin de changer d’air et de rencontrer de nouvelles têtes… et qui sait? Il y aura des opportunités qui me seront données et peut-être qu’un éditeur Belge voudra de moi. Ha! Et puis les Bruxelloises sont plutôt mignonnes mais ça, c’est une autre histoire.
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